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Eric Lacrouts, violon

Biographie du violoniste

Dès les premières notes, le violon d’Éric Lacrouts capte l’écoute avec une autorité sereine et une profondeur rare. Ce violoniste français au parcours éblouissant conjugue maîtrise technique, sensibilité artistique et une intuition musicale peu commune. Qu’il dirige l’archet depuis le pupitre de premier violon à l’Opéra national de Paris ou qu’il s’avance en soliste dans les sonates d’Ysaÿe, Lacrouts donne le sentiment de réconcilier l’exigence du grand répertoire avec la vivacité de l’invention contemporaine.

Sa musique ne se contente pas de revisiter le passé : elle parle à nos vies modernes, évoque les remous intérieurs, les espoirs tênus, la beauté parfois crue du monde. À travers son archet, c’est toute une vision qui se déploie. C’est pourquoi ses concerts, souvent très attendus en France comme à l’étranger, suscitent toujours une attention profonde. Éric Lacrouts incarne l’équilibre idéal entre la tradition et l’audace. Voici l’histoire de ce musicien hors norme.

Né en 1976 dans une famille de musiciens, Éric Lacrouts s’initie très jeune au piano et au violon. Il entre rapidement au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où il obtient les plus hautes récompenses en violon, dans la classe de Jacques Ghestem, et en musique de chambre. Il se perfectionne auprès de maîtres reconnus tels que Régis Pasquier, Itamar Golan, Igor Oistrakh, Hermann Krebbers, Philippe Hirshorn et Joseph Silverstein. Cette formation riche et diversifiée va nourrir une palette interprétative d’une finesse exceptionnelle.

En 2003, il est nommé violon solo de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris, fonction qu’il occupe avec éclat depuis plus de vingt ans. Cette position le place au carrefour d’une activité musicale intense, au sein d’une institution prestigieuse où il côtoie les plus grands chefs d’orchestre internationaux : Valery Gergiev, Pierre Boulez, Seiji Ozawa, Esa-Pekka Salonen, Georges Prêtre, Semyon Bychkov, pour ne citer qu’eux. Il participe à d’innombrables productions lyriques et symphoniques, mêlant tradition et création contemporaine.

Son goût pour la musique de chambre l’amène à co-fonder et à se produire pendant une dizaine d’années avec le Quatuor Psophos, quatuor salué pour son audace artistique et ses collaborations avec des personnalités comme Salvatore Accardo, Antonio Meneses ou Cédric Tiberghien. Il fonde aussi le Trio Jean-Baptiste Vuillaume aux côtés de son frère Cyrille Lacrouts et de l’altiste Pierre Lenert. Dans ces formations, il aborde un vaste répertoire de musique de chambre allant de Beethoven à Schoenberg, en passant par Fauré, Ravel et Brahms.

Lacrouts est également un créateur engagé, dédicataire de plusieurs pièces contemporaines, notamment de Lucien Guérinel, Emmanuel Séjourné ou encore Gérard Gastinel. Il participe activement à des créations contemporaines à l’Opéra de Paris, au sein du Paris Mozart Orchestra, ou dans des projets croisant disciplines artistiques, telles que la musique de scène ou le cinéma. Il est ainsi au générique de plusieurs bandes originales de films, dont « Girl » de Lukas Dhont (Caméra d’Or à Cannes).

Sa discographie témoigne de cette diversité : en solo, il grave les Six Sonates d’Eugène Ysaÿe, unanimement saluées par la critique, puis les sonates de Franck et Fauré, à qui la presse spécialisée décerne les meilleures distinctions (« 5 Diapasons »).

Enfin, son instrument, un violon de Pietro Guarneri de Venise (1730), et un autre de Jean-Baptiste Vuillaume (1835), contribue à la profondeur de son timbre et à la richesse de sa palette sonore. Il joue également avec un archet créé par Christian Barthe. Autant d’éléments qui participent à l’identité musicale d’un interprète rare, au service d’un art exigeant, humaniste et vivant. Depuis l’été 2010, il est membre du World Orchestra for Peace.

Éric Lacrouts est aujourd’hui une figure centrale de la scène musicale française, dont la portée dépasse les frontières. Il s’inscrit dans cette génération d’artistes capables de tisser des liens entre l’histoire et l’expérimentation, entre le classicisme assumé et les horizons nouveaux de la création musicale. Assister à l’un de ses concerts, c’est pénétrer dans un univers d’émotion ciselée et de maîtrise souveraine, où l’expressivité de l’instant prend tout son sens.

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